Pour préserver sa maternité, Saint-Amand-Montrond, une commune du Cher, a adopté une initiative audacieuse : offrir 1.000 euros aux femmes qui choisiront d'accoucher sur place en 2026. Ce projet, approuvé par le conseil municipal, vise à inverser la tendance alarmante d'un nombre de naissances en déclin qui menace la pérennité de cet établissement médical, situé à 50 km au sud de Bourges.
Actuellement, la maternité, comme le révèlent les chiffres de l’INSEE, doit faire face à une prévision de seulement 226 accouchements pour l'année 2025, en dessous du seuil réglementaire de 300. Ainsi, pour préserver ce service de santé essentiel, la municipalité a décidé de mettre en place une prime en bons d'achat, utilisables chez 150 commerçants locaux. Une partie de cette somme sera financée par la ville, tandis qu'une autre moitié sera couverte par la communauté de communes.
Le maire, Emmanuel Riotte, a déjà assuré que cette proposition a reçu le soutien de la communauté de communes. Dans ses explications, il précise : "Nous ne donnons pas d'argent aux mamans pour qu'elles augmentent le taux de natalité, mais pour inciter celles qui sont déjà enceintes à choisir Saint-Amand pour leur accouchement." Ce projet vise en particulier à attirer des patientes des environs qui, bien souvent, préfèrent se diriger vers des maternités plus grandes à Bourges, Montluçon ou Nevers.
Le maire a également souligné la nécessité d'accompagner cette prime par des visites prénatales afin de s'assurer que les futures mères bénéficient des soins adéquats. "Il serait contre-productif qu'une maman de Bretagne fasse un long trajet pour accoucher à Saint-Amand", a-t-il ajouté, mettant ainsi l'accent sur l'importance de la santé des mères et des bébés.
Avec une population de 19.000 habitants dans la communauté, cette maternité fait partie des rares en France à opérer en dessous du seuil habituel de 300 accouchements par an. Toutefois, cet effort suscité par la municipalité a rencontré une certaine controverse : quatre syndicats de médecins, dont le Snphare et Syngof, ont exprimé leur indignation, arguant que le choix d'une maternité ne devrait pas être influencé par une incitation financière. Ils mettent aussi en garde contre les risques sanitaires potentiels si des complications surviennent.
En répondant à ces critiques, M. Riotte a précisé que les naissances à risque seront toujours orientées vers des établissements dotés de davantage de ressources. La situation de la natalité en France est préoccupante : depuis 2010, le nombre de naissances a chuté de 20 %, passant de 832.799 à 663.000 en 2024. Dans le Cher, la baisse est encore plus marquée, atteignant 30 % avec seulement 2.374 naissances enregistrées en 2024. La mairie espère que cette initiative contribuera à redresser la situation et à soutenir les familles de la région.







