La récente modification du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, issue de la réforme PLM promulguée l’été dernier, marque un tournant significatif pour les élections municipales de 2026. Ce changement impose aux électeurs de glisser plusieurs bulletins dans des urnes distinctes, augmentant ainsi la complexité du processus électoral.
Dans ces trois grandes villes, le nombre de voix et leur impact sur les résultats s’en trouvent profondément modifiés. Les partisans de cette réforme soulignent une représentation plus équilibrée : la prime pour la liste gagnante a été réduite de 50 à 25 % des sièges, incitant ainsi à une diversité de représentativité. Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, met cependant en garde contre « une déconnexion » potentielle entre les conseils d’arrondissement et le conseil municipal.
Charlotte Dolez, experte en science politique, souligne que cette nouvelle dynamique favorise une personnalisation accrue des campagnes, ce qui pourrait avantager des candidats très médiatisés comme Rachida Dati à Paris. Avec une campagne axée sur les réseaux sociaux et des stratégies de communication soignées, chaque voix compte dorénavant, obligeant les partis à étendre leurs campagnes à l’échelle de toute la ville.
À Lyon, le maire sortant écologiste Grégory Doucet doit se préparer à faire face à la candidature de Jean-Michel Aulas, ancien président de l’Olympique lyonnais, dont le charisme transcende les sphères sportives et politiques. Ce changement d’architecture électorale pourrait effectivement réduire l’emprise historique des partis traditionnels, comme l’a souligné Thomas Dossus, sénateur écologiste, selon qui « cela nécessite une adaptation dans les stratégies de campagne ».
Marseille, quant à elle, reste dans l’incertitude. Le maire socialiste Benoît Payan défend la réforme malgré les craintes de la droite, qui s’unit derrière Martine Vassal, présidente de la métropole. « Avec l’ancien mode de scrutin, il était facile de prédire un perdant, mais aujourd’hui, le jeu est totalement ouvert », confie un acteur politique marseillais, soulignant ainsi l'ampleur des enjeux.
Alors que l’incertitude et la compétition s’intensifient, les élections municipales de mars 2026 s’annoncent plus disputées que jamais. Les alliances, les stratégies politiques et les nouvelles règles du jeu jettent les bases d’un véritable bouleversement dans ces métropoles majeures. Les futur(e)s candidats devront naviguer habilement entre sympathies politiques et opportunités, tout en tenant compte des préoccupations des citoyens au cœur de leurs campagnes.







