Le ministère de la Justice américain a publié vendredi une partie des documents de l'enquête sur Jeffrey Epstein, l'homme d'affaires décédé en 2019, qui avait des liens étroits avec de nombreuses personnalités influentes, y compris l'ancien président Donald Trump. Ces documents, pour une grande partie caviardés, sont destinés à éclairer les relations complexes d'Epstein avec les milieux économiques, politiques et judiciaires.
Cette publication fait suite à une loi votée par le Congrès en novembre dernier, imposant au gouvernement de rendre accessibles tous les documents non classifiés d'ici au 19 décembre. Cependant, Todd Blanche, le deuxième responsable du ministère de la Justice, a précisé que le processus de publication pourrait s'étendre sur plusieurs semaines. La version diffusée comporte d'importantes sections anonymisées, y compris une liste de 254 "masseuses", afin de protéger les victimes.
Les critiques ne se sont pas fait attendre. Des figures politiques comme Ro Khanna et Thomas Massie, membres du Congrès, ont dénoncé le ministère pour non-respect des exigences de transparence, tandis que Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, a accusé le gouvernement de protéger Trump en dissimulant des informations cruciales. Sur les réseaux sociaux, des rumeurs sur des personnalités puissantes, impliquées dans des actes illégaux, circulent, alimentées par l'absence d'un acte d'accusation concernant Epstein.
Parmi les documents divulgués, des plaintes datant de 1996 montrent qu'une ancienne employée d'Epstein avait alerté le FBI concernant son intérêt pour la pornographie infantile. Les images publiées incluent des portraits d'Epstein avec des célébrités notables, et l'une montre l'ancien président américain Bill Clinton dans un jacuzzi, ajoutant à la controverse actuelle sur les liens d'Epstein avec la jet-set.
Les retombées de cette affaire continuent de secouer le paysage politique américain, des manifestants demandant plus de transparence devant le Capitole. La mort d'Epstein, considérée comme un suicide, n’a fait qu’intensifier les théories du complot sur son éventuelle implication avec d'autres personnalités de haut rang.
Ghislaine Maxwell, l'ancienne associée d'Epstein, purge actuellement une peine de 20 ans de prison, et bien que des appels se multiplient pour des enquêtes supplémentaires, les autorités, y compris Todd Blanche, semblent indiquer qu'aucune nouvelle inculpation n'est attendue.
Cette affaire continue de mettre en lumière les abus de pouvoir et la nécessité d'une véritable transparence dans les affaires politiques et judiciaires, suscitant des débats parmi les experts sur la moralité des personnalités qui ont côtoyé Epstein.







