Les départements de l'Indre et du Cher connaissent une perte de population persistante, selon les derniers chiffres fournis par l'Insee. Entre 2017 et 2023, l'Indre a perdu 1.027 habitants, tandis que le Cher en a perdu 933. Ce phénomène résulte d'une tendance alarmante qui a des implications directes sur les budgets des communes et la qualité de vie des habitants.
Près de 70 % des communes de ces deux départements affichent une diminution de leur population. Bien que certaines zones semblent avoir connu une stabilisation, le paysage démographique demeure préoccupant. Les villes de Bourges et Châteauroux, bien que moins touchées par rapport aux cinq années précédentes, continuent de voir leur nombre d'habitants diminuer, atteignant respectivement 64.186 et 42.963 habitants en 2023.
Le maire de Saint-Benoît-du-Sault, Damien Barré, souligne l'importance de cette tendance : “La démographie doit être au cœur des préoccupations municipales, car elle impacte directement le quotidien des citoyens.” Les services tels que l'eau, l'assainissement et l'électricité deviennent de plus en plus coûteux à entretenir avec un nombre d'habitants en constante diminution, créant un paradoxe où vivre à la campagne pourrait bientôt devenir un luxe.
Saint-Benoît-du-Sault, qui souffre d'un déclin prononcé, est passé de 610 habitants à 502. Cependant, des signes faibles d'un renouveau démographique commencent à émerger. Certains nouveaux résidents choisissent de s'y installer, espérant redynamiser la commune.
La situation est particulièrement critique dans des communes comme Châtillon-sur-Indre, où la perte de population se stabilise autour d'un vieillissement inexorable et d'une absence d'opportunités économiques locales. Le maire, Gérard Nicaud, fait remarquer : “Les jeunes partent chercher un emploi plus loin, laissant une population vieillissante.” La commune, à la croisée des chemins entre Châteauroux et Tours, souffre d'un éloignement géographique qui n'en facilite pas l'attraction de nouvelles entreprises.
Du côté du Cher, des villes comme Dun-sur-Auron et Sancoins souffrent également d'une faible croissance. Celles-ci sont confrontées à des défis similaires qui exacerbent la problématique de la dépopulation dans l'ensemble de la région. Pourtant, des lueurs d'espoir apparaissent. Des communes comme Saint-Amand-Montrond et Saint-Doulchard, avec une dynamique économique favorable, voient leur population augmenter. Le maire de Saint-Doulchard, Richard Boudet, attribue ce succès à la présence de sociétés comme Michelin et à un cadre de vie attrayant, permettant à des familles de s’y établir durablement.
Alors que l’Insee signale une perte totale de 0,3 % de la population dans le Cher et de 0,5 % dans l’Indre, il est urgent pour les responsables locaux de réagir. La mise en place de politiques adaptées pourrait inverser cette tendance et revitaliser ces territoires. En attendant, chaque diminution du nombre d’habitants représente une perte supplémentaire pour un territoire déjà en difficultés.







