Des vies suspendues au froid : le combat des sans-abris au Mans

Quand l'hiver s'installe, la survie des sans-abris devient un véritable combat.
Des vies suspendues au froid : le combat des sans-abris au Mans
Un homme dort dans un sac de couchage allongé dans la rue. © Maxppp - Delphine Goldsztejn

À l'approche de l'hiver, le froid mordant des nuits sarthoises pèse lourdement sur la vie des sans-abris au Mans. Un décès tragique d'un homme de 35 ans à Reims a récemment rappelé l'urgence de cette problématique. Dans les rues de la ville, les témoignages s'accumulent, décrivant un quotidien fait de luttes et de résilience.

Cette semaine, une trentaine de sans-abris se retrouvent dans le centre d'accueil La halte mancelle. Mohammed, 40 ans, explique : “Quand on se lève le matin, on se secoue pour savoir qui est vivant... parce qu'il fait tellement froid en ce moment, que c'est dur.” Les prévisions météorologiques annoncent des températures oscillant entre -5°C et 3°C, incitant de nombreuses personnes à fuir le climat glacé.

Les sans-abris, souvent des hommes seuls, sont enveloppés dans plusieurs couches de vêtements. Au sein du centre, ils ont accès à une douche, des couvertures, et un café chaud, grâce à l’association Tarmac. Philippe, quinquagénaire sans-abri depuis dix ans, partage son astuce: “Je dors dans deux sacs de couchage, l'un au-dessus et l'autre en dessous, pour protéger du vent.” Pour pallier la chute des températures, la préfecture a prolongé les heures d'accueil jusqu'à 17h, une initiative essentielle pour ceux qui n'ont nulle part où aller à la tombée de la nuit.

Malgré les efforts d’accueil, Jacques, un travailleur social, souligne l'importance d’apporter des vêtements chauds et des couvertures. Il compte plus de 50 personnes dans le centre ce matin, un chiffre qui peut facilement doubler. Les places d'hébergement d'urgence sont limitées, et beaucoup retournent à la rue chaque soir.

Actuellement, la préfecture a ajouté 20 places supplémentaires, mais elle ne déclenche pas son plan grand froid, contrairement à d'autres départements comme la Mayenne ou l'Orne. Les autorités locales justifient cette décision en affirmant que la situation ne justifie pas une alerte grand froid. Cependant, Benjamin Paris, directeur de Tarmac, exprime ses inquiétudes : “Le risque, c'est de voir partir à 18h, en pleine nuit, des gens qui seraient vulnérables.” Dans un contexte où la mort d'un sans-abri à Reims rappelle la brutalité de l'hiver, cette situation mérite une attention urgente.

Pour aider ces populations fragiles, une maraude exceptionnelle sera organisée le 27 décembre dans plusieurs quartiers du Mans. L’association Tarmac appelle les bénévoles à se mobiliser, souhaitant augmenter le nombre d'intervenants pour mieux servir les sans-abris en cette période critique.

Avec l'augmentation de la précarité et le froid qui s'intensifie, il est crucial de savoir que chaque geste compte pour ceux qui luttent pour survivre dans nos rues. Ne restez pas indifférents et découvrez comment vous pouvez aider au sein de votre communauté.

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