À Toulouse, l'interdiction de crier menace l'âme des marchés populaires

Les commerçants du marché de Bellefontaine souffrent d'une nouvelle réglementation.
À Toulouse, l'interdiction de crier menace l'âme des marchés populaires
Ces vendeurs expliquent qu’ils n’interpellent plus les passants, sous peine de sanctions. DDM - NATHALIE SAINT AFFRE

Le marché de Bellefontaine à Toulouse, autrefois vibrant de vie, se voit illustre d'un silence pesant. Les vendeurs de fruits, légumes et autres produits locaux ressentent les effets d'une réglementation stricte interdisant la vente à la criée. Alors que les clients venaient auparavant chercher une ambiance authentique, la plupart des commerçants constatent une chute significative de leur chiffre d'affaires.

« Cela fait environ six semaines que l'on ne peut plus interpeller les clients », déclare un vendeur de fruits souhaitant garder l'anonymat. « Les gens viennent ici pour l'expérience, pour les sons et les couleurs qui font l'âme de ce lieu. » La municipalité, quant à elle, justifie cette mesure par la nécessité de maintenir l’ordre, mais semble ignorer les conséquences financières désastreuses qu'elle engendre pour les petites entreprises.

Un maraîcher affirme avoir subi une perte de 60 % de chiffre d'affaires depuis l'application de la nouvelle règle. « J'ai déjà reçu plusieurs avertissements et je vais bientôt être suspendu pour trois jours. Il me faudra des mois pour compenser ces pertes », confie-t-il. Les sanctions sont systématiques : entre avertissements et suspensions temporaires, la langue des commerçants est désormais muselée.

Les clients, eux, ressentent également un changement. « Ce marché était un lieu de vie », explique une habituée. « On vient ici pour l'énergie, les cris et les odeurs. C'est ce qui nous rappelle d'où nous venons. » Les témoignages de riverains montrent à quel point l’ambiance d'échange et de convivialité est désormais en déclin.

La critique envers la municipalité ne se limite pas aux seuls commerçants. Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire, reconnaît qu'il a été alerté par des délégués du marché, mais il défend la nécessité de cette interdiction pour éviter les nuisances. « Nous avons observé que certains commerçants dépassaient les limites. Cependant, nous devons trouver un équilibre », déclare-t-il.

Face à cette situation, certains experts suggèrent de réévaluer la réglementation afin de préserver l'authenticité des marchés tout en garantissant le respect des règles. « Les marchés doivent rester des lieux de rencontre et d’échange, pas des simples espaces de vente », estime un sociologue local.

Les tensions entre les commerçants et la municipalité demeurent, et le sort des marchés de Toulouse continue d'être mis en jeu, alors que l'équilibre entre réglementation et atmosphère unique est plus crucial que jamais.

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