À l'approche de Noël, des églises à travers les États-Unis utilisent des crèches revisitées pour dénoncer les politiques répressives de l'ICE, la police de l'immigration. Ces installations artistiques surprenantes, comme celle de l'église Lake Street à Evanston, en Illinois, mettent en scène le petit Jésus avec une couverture de survie, entouré de soldats portant des équipements tactiques et des masques à gaz, illustrant ainsi le drame des réfugiés et migrants.
À Dedham, dans le Massachusetts, la crèche de la paroisse Sainte-Suzanne fait polémique avec le message provocateur "ICE was here". Ces initiatives visent à relier le récit chrétien traditionnel à des problématiques contemporaines, notamment le traitement des migrants par l'administration Trump. Des médias tels que Associated Press et le Washington Post ont rapporté ces scènes frappantes qui suscitent à la fois admiration et indignation.
Les responsables de l'église Lake Street affirment que leur crèche est une "œuvre d'art très puissante" qui interroge le décalage entre les valeurs chrétiennes et les politiques actuelles sur l'immigration. Les réactions sur les réseaux sociaux sont partagées : certains voient une profanation, tandis que d'autres saluent l'engagement de l'église. "Nous prions pour tous les réfugiés", écrivent des internautes en écho à ces installations novatrices.
Alors que les arrestations d'immigrés sans papiers se intensifient, comme en témoigne la récente opération à La Nouvelle-Orléans, ces crèches électrisent le débat sur l'humanité face à la loi. CJ Doyle, de la Ligue d'action catholique du Massachusetts, a quant à lui exprimé son mécontentement, qualifiant ces œuvres de "scandale". Dans un contexte où les actions politiques des églises se multiplient, le révérend Michael Woolf de Lake Street, connu pour son soutien aux droits des immigrants, a même été arrêté lors de manifestations.
En 2018, la même paroisse avait déjà suscité la controverse en enfermant l'Enfant Jésus dans une cage pour protester contre la séparation des familles migrantes. Phil Mandeville, membre du conseil paroissial, a déclaré : "Je me soucie davantage des individus que d'une crèche". Les églises deviennent ainsi des plateformes d'expression artistique et politique, réaffirmant leur rôle dans les débats sociaux.







