Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a surpris le pays en annonçant la dissolution du Parlement, trois mois après son accession au pouvoir. Cette décision intervient alors que des tensions meurtrières persistent à la frontière avec le Cambodge.
Des centaines de milliers de Thaïlandais ont été forcés de fuir les affrontements, qui ont fait au moins 20 victimes des deux côtés depuis le début de la semaine. Beaucoup d’entre eux dorment dans des refuges d'urgence, exacerbant une crise humanitaire grandissante.
Bien que Bangkok semble éloignée de ces conflits, les répercussions politiques sont palpables. Anutin Charnvirakul a annoncé sa décision par une simple publication sur sa page Facebook, exprimant son désir de "rendre le pouvoir au peuple". Ce week-end, un décret officiel a confirmé la dissolution, ouvrant la voie à des élections anticipées dans les 45 à 60 jours.
La Gazette royale a déclaré que la minorité gouvernementale ne pouvait plus assurer la gestion stable de l'État, indiquant une instabilité qui nuit à la gouvernance après la chute de l’ancienne Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Bien que l'issue des élections soit incertaine, de nombreux analystes auront les yeux rivés sur l'émergence potentielle de nouveaux leaders. "La dissolution est une dernière tentative pour sortir du marasme politique", souligne Chaiyut Angchote, politologue à l'Université de Bangkok.
Les récents combats à la frontière, ayant déjà poussé 300 000 personnes à évacuer lors de précédents affrontements, sont devenus une préoccupation majeure. Les résidents déplacés se soucient moins des franchise politiques que de leur quotidien. "Nous voulons juste un dirigeant qui pense à nous, les agriculteurs", a déclaré Somrak Suebsoontorn, un homme de 68 ans réfugié dans un centre à Surin.
Les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, exacerbées par des disputes territoriales héritées de l’ère coloniale française, ont été récemment compliquées par des événements violents. Bien que les deux pays aient signé un accord de cessez-le-feu, les hostilités ont repris. Le président américain Donald Trump a proposé d'intervenir, mais la situation demeure volatile.
En attendant, Anutin Charnvirakul continue d'exercer ses fonctions jusqu'aux élections, espérant que des discussions entre les dirigeants thaïlandais et cambodgiens mettront fin aux violences. Les yeux du monde sont rivés sur la Thaïlande, où l'avenir politique et la stabilité régionale sont en jeu.







