Depuis le début de l'année 2025, plus d'une soixantaine de pétroliers ont fait escale dans les ports français, transportant du pétrole kazakh. Bien que ces importations soient légales et échappent aux sanctions européennes, elles soulèvent des préoccupations quant à leur impact indirect sur le financement de la Russie, qui détient 40 % des parts d'un consortium lié à ce commerce.
Selon une étude réalisée par l'Agence de vérification de Radio France, en collaboration avec l'Institut d'études stratégiques de la mer Noire, ces données proviennent de sources de trafic maritime accessibles en ligne, telles qu'Equasis, une plateforme de l'Union européenne. Cette analyse met en lumière un phénomène préoccupant : le contournement potentiel des sanctions par des économies interconnectées.
Des experts interrogés sur la question soulignent l'ambiguïté du cadre légal entourant ces importations. Jean-Pierre Dubois, chercheur en politique énergétique à l'Université de Paris, a déclaré : « La situation est complexe : bien que le pétrole kazakh soit légal, il est difficile de dissocier complètement ces importations de l'économie russe. »
De plus, cette situation soulève des questions sur la dépendance énergétique de l'Europe. Comme l'indique un rapport d'Energy Intelligence, « le vieux continent doit repenser ses stratégies d’approvisionnement pour éviter de nourrir indirectement des régimes qu’elle cherche à sanctionner. »
Ce nouvel éclairage sur les importations pétrolières met en exergue la nécessité d'une réflexion profonde sur les politiques énergétiques en Europe et sur l'impact qu'elles ont sur la géopolitique mondiale. L'avenir de la sécurité énergétique de la France et de l'Europe pourrait bien dépendre de cette prise de conscience.







