Un ancien brillant entrepreneur des cryptomonnaies, Do Kwon, a été condamné à 15 ans de prison à New York pour sa responsabilité dans la faillite de Terraform Labs, qui a entraîné la perte de plus de 40 milliards de dollars en 2022. Âgé de 34 ans, Kwon, qui a fui la Corée du Sud et Singapour, a été arrêté au Monténégro avec son directeur financier, croyant échapper à la justice. Extradé vers les États-Unis, il a plaidé coupable de complot et de fraude électronique.
Les procureurs ont décrit Kwon comme un architecte de stratégies frauduleuses ayant trompé des milliers d'investisseurs, de petits porteurs aux aspirations de gains, attirés par le lancement du stablecoin Terra, qui devait se stabiliser par rapport au dollar. Contrairement à ses pairs, tels que Tether ou l'USDC, Terra reposait sur un algorithme, négligeant les garanties classiques.
L'effondrement rapide du marché, amplifié par la chute de la cryptomonnaie Luna créée par la même entreprise, a conduit à une perte catastrophique de valeur. Alors que la monnaie dégringolait en quelques heures, les témoignages des victimes révèlent un désastre émotionnel et financier : "J'ai investi 10 000 dollars en pensant à un actif sûr. Après l'effondrement, je ne valais plus rien," a déclaré Alessandro Zuccaro, un investisseur touché.
Ce procès met également en lumière l'escalade des fraudes dans le secteur des cryptomonnaies, suscitant des réactions variées dans le milieu financier. Certains experts appellent à une régulation plus stricte pour protéger les investisseurs face à de tels scénarios. La question de la responsabilité légale des plateformes de cryptomonnaies est désormais sur la table, les autorités s'attaquant à un phénomène en pleine expansion.
Par ailleurs, Do Kwon pourrait être confronté à de nouvelles accusations en Corée du Sud, où un procès est en cours. Le ministère de la Justice américain a suggéré qu'une éventuelle extradition pourrait avoir lieu, auquel cas Kwon pourrait purger sa peine dans son pays natal. Comme l'a mentionné un expert en régulation financière de l'université de Paris, "il est essentiel que des cas comme celui-ci servent d'avertissement pour le monde des cryptomonnaies."







