Paris (France) – L'annonce par le gouvernement d'un "plan grand âge" prévu pour janvier prochain a provoqué des réactions mitigées parmi les acteurs du secteur, qui demeurent prudents quant à l'impact réel de cette initiative. La problématique du financement de la dépendance est au cœur des préoccupations.
Ce plan ambitionne de répondre aux besoins des "personnes en perte d'autonomie", comme l'a précisé Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées. Il sera nécessaire de réfléchir à des mesures de financement qui se répercuteront sur la solidarité entre générations, un point délicat dans le contexte actuel. En effet, le plan devrait aller au-delà d'un simple constat : il s'agit de redéfinir les choix en matière d'habitat, d'accompagnement et de soins, et d’évaluer les besoins jusqu'en 2050.
Cette initiative s’inscrit dans un paysage français vieillissant. Selon l'Insee, d'ici 2024, les plus de 60 ans constitueront plus d'un quart de la population, contre près de 20 % en 1994. Le nombre d'individus âgés ayant besoin d'assistance devrait atteindre près de 4 millions d'ici 2050, comme l'indique un rapport de la Drees. La Cour des comptes avait déjà mis en lumière le retard de la France en matière de préparation au vieillissement en 2021, incitant le gouvernement à augmenter ses efforts pour garantir une vieillesse en bonne santé.
Les acteurs du secteur, notamment le Synerpa, principal syndicat des Ehpad privés, ont exprimé un accueil attentif à cette annonce. Toutefois, ils insistent sur la nécessité de mesures concrètes. Jean-Christophe Amarantinis, son président, réclame une "simplification des procédures" et la mise en place d'une loi de programmation budgétaire pour garantir une visibilité sur les financements des années à venir.
La Fédération des entreprises de services à la personne (FESP) partage cet optimisme prudent. Catherine Lopez, sa directrice générale, souligne l’importance d’une politique d’autonomie réelle et durable, conditionnée par un budget adéquat. Elle exprime des inquiétudes concernant la cohérence entre le plan grand âge et le projet de loi sur la décentralisation, dont le contenu sera présenté en décembre.
Alors que le coût de la dépendance est estimé à 30 milliards d’euros par an, la pression grandit pour que le gouvernement prenne des décisions claires dans les mois à venir. Les experts avertissent que dans l'attente d'une loi durable et d'un cadre financier solide, l’avenir des personnes âgées en France reste incertain, et le temps presse pour instituer des solutions concrètes.







