Le marché immobilier des stations de ski continue d'afficher des prix élevés, dépassant les 4 000 €/m², bien au-dessus de la moyenne nationale de 3 000 €/m², comme le souligne la Fnaim dans son rapport du 18 décembre 2025. Ce secteur, historiquement prisé, connaît des fluctuations qui méritent attention.
Après avoir connu un coup d'arrêt à la suite de l'engouement post-COVID, le marché se redresse. Selon les analystes de la Fnaim, nous assistons à une augmentation des prix de +3,5 % en seulement six mois. Ce dynamisme est contradictoire avec un contexte économique plus difficile, mais il témoigne de la solidité persistante de la demande.
Une dynamique inégale : les Alpes du Nord en tête
Les Alpes du Nord se démarquent nettement, avec des prix moyens atteignant 5 200 €/m². Des stations comme Val-d'Isère et Courchevel affichent des montants vertigineux, ajoutant une stratosphère à un marché déjà inabordable pour beaucoup. Cependant, certaines destinations moins connues comme Val Fréjus restent accessibles, révélant une polarisation croissante dans le secteur.
Un autre facteur clé de cette inégalité réside dans l'altitude. Selon l'analyse de la Fnaim, les prix augmentent plus rapidement dans les stations situées au-delà de 1 500 mètres, un phénomène qui pourrait s'expliquer par une recherche accrue de sécurité en termes d'enneigement face aux défis climatiques.
Un parc immobilier à la traîne sur le plan énergétique
Un autre point d'inquiétude majeur est l'état du parc immobilier. Environ 28 % des logements dans ces stations sont classés F ou G sur l'échelle de performance énergétique, un chiffre alarmant qui concerne plus du double que la moyenne nationale. À titre d'exemple, dans des stations plutôt prestigieuses, la proportion de logements éligibles à des interdictions de mise en location d'ici 2034 pourrait être élevée. Ces préoccupations sont renforcées par le FMI, qui évoque un risque croissant de décrochage locatif pour ces types de biens.
Le climat comme facteur déterminant
Le changement climatique impacte également ce marché. Plusieurs stations de moyenne et basse altitude ont déjà été contraintes de fermer, mettant en évidence une fracture potentielle entre les stations de haute et de basse altitude. Loïc Cantin, président de la Fnaim, alerte sur ce phénomène : « L'altitude devient un facteur de plus en plus déterminant dans la dynamique des prix immobiliers en stations de ski. » Une réflexion sur l'urgence d'une rénovation énergétique du parc s'impose pour éviter une exclusion significative du marché locatif.
Les défis engendrés par le dérèglement climatique et la nécessité de rénover le parc immobilier pourraient redéfinir les équilibres d'un marché qui a souvent fait preuve de résilience face aux crises, mais qui commence à tangenter des vulnérabilités préoccupantes. Cette situation appelle à des actions concrètes pour accompagner la transition énergétique et garantir la pérennité des stations de montagne.







