Lina Axmacher, une New-Yorkaise passionnée de gastronomie, a vu son rapport à la nourriture changer radicalement depuis qu'elle a commencé à prendre de l'Ozempic, un médicament célèbre pour sa capacité à aider à la perte de poids. Avec une diminution de son appétit, y compris pour les cocktails et les desserts, elle a toutefois ressenti le besoin de continuer à socialiser sans pour autant s'encombrer de grosses portions.
Pour répondre à cette nouvelle demande, le restaurant Le Petit Village a commencé à proposer des menus avec des portions réduites à des prix plus accessibles. Cette initiative fait partie d'un mouvement plus vaste observé aux États-Unis, où l'utilisation de traitements comme l'Ozempic, le Wegovy et le Mounjaro a considérablement augmenté, notamment après leur recommandation par l'OMS. Des études, comme celles du cercle de réflexion KFF, révèlent qu'environ un Américain sur huit utilise ces médicaments visant à contribuer à la perte de poids.
Selon Aristotle Hatzigeorgiou, qui possède plusieurs établissements à New York, ces changements dans les comportements alimentaires sont notables. "Les gens semblent manger moins qu'avant, laissant souvent de grandes quantités de nourriture dans leurs assiettes," explique-t-il. Pour s'adapter, il a récemment lancé un « menu miniature » comprenant un petit burger accompagné de frites et d'un verre d'alcool pour seulement huit dollars, une option bien éloignée des plats plus riches de sa carte traditionnelle.
Bien que l'Ozempic soit relativement coûteux et encore peu accessible en dehors des États-Unis, des experts tels que Marion Nestle, une professeur de nutrition émérite à l'Université de New York, soutiennent que cette tendance pourrait transformer durablement nos habitudes alimentaires. "Quand la nourriture devient un ennemi au lieu d'un plaisir, cela change tout," souligne-t-elle. Elle met également en garde sur les effets à long terme de ces traitements, qui pourraient entraîner des changements sociaux significatifs.
Lina Axmacher, malgré les avantages de ce traitement, a parfois décidé de faire une pause pour redécouvrir le plaisir de manger. "J'apprécie le fait de ressentir la faim et de savourer un plat qui me fait envie," confie-t-elle. Ses nouvelles habitudes incluent moins d'alcool et plus d'activité physique, ce qui révèle un aspect positif de son parcours avec l'Ozempic.
En fin de compte, le phénomène des portions réduites dans les restaurants new-yorkais n'est pas seulement une réaction à l'augmentation des prescriptions de médicaments amaigrissants, mais aussi une opportunité d'adapter les pratiques alimentaires aux préoccupations modernes. Comme le dit Hatzigeorgiou, ces petites portions pourraient bien être la « bonne taille » pour beaucoup.







