Le gouvernement israélien a imposé une mesure draconienne visant 37 organisations non gouvernementales (ONG) humanitaires, les menaçant d'interdiction d'accès à Gaza. Cette décision, décrite comme une réponse à des préoccupations de sécurité, exige que ces ONG fournissent les noms de leurs employés palestiniens avant jeudi.
Cette exigence est perçue comme un obstacle supplémentaire pour des organisations telles que Médecins sans frontières, le Norwegian Refugee Council et Oxfam. Gilad Zwick, porte-parole du ministère israélien de la Diaspora, a déclaré que ces organisations tardent à se conformer, suggérant qu'elles savent que certains employés pourraient avoir des liens avec des groupes considérés comme terroristes, notamment le Hamas.
Les ONG ont jusqu'à la fin de la journée de mercredi pour se conformer à cette demande. Cependant, Zwick a exprimé des doutes quant à leur capacité à le faire à temps. « Je ne crois pas qu'elles puissent soudainement agir en moins de douze heures », a-t-il déclaré.
Outre les implications humanitaires, l'Union européenne a condamné cette nouvelle réglementation. Hadja Lahbib, commissaire européenne, a averti qu'une telle interdiction rendrait impossible l'acheminement d'une aide vitale à Gaza, où des millions de personnes luttent déjà pour leur survie après des mois de conflits intenses.
Le représentant de l'UE a insisté sur le fait que toutes les barrières à l'accès humanitaire doivent être levées, rappelant que la situation sur le terrain est alarmante, avec un besoin urgent de logement pour plus d'un million de personnes selon un rapport récent. De plus, une majorité des établissements de santé opère à moitié de leurs capacités, et l'insécurité alimentaire touche 1,6 million de Gazaouis.
Cette situation dramatique a conduit plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, à exhorter Israël à garantir l'accès humanitaire. Dans une déclaration conjointe, ces nations ont noté que la vie de millions de personnes dépendait de la possibilité d'acheminer efficacement l'aide.
Le COGAT, l'autorité israélienne chargée des affaires civiles palestiniennes, a annoncé que, malgré les restrictions, une moyenne de 4 200 camions d'aide pénètrent dans Gaza chaque semaine, bien que seules 100 à 300 d'entre elles transportent des fournitures humanitaires, selon les ONG et les Nations unies.
En cessant de collaborer avec ces ONG, Israël affirme vouloir s'assurer que le soutien humanitaire ne tombe pas entre les mains d'acteurs hostiles. Néanmoins, comment équilibrer sécurité et humanité reste un défi délicat, alors que le monde regarde avec inquiétude la situation à Gaza.
Alors que l'accès à l'enclave palestinienne devient de plus en plus contingent, la crainte de voir des vies humaines mises en péril augmente. Les prochains jours s'annoncent cruciaux pour les ONG et les millions de personnes qui dépendent de leur aide.







