Des dizaines de milliers de Brésiliens ont investi les rues ce dimanche pour s'opposer à une éventuelle réduction de peine de l'ex-président Jair Bolsonaro, qui purge actuellement une peine de 27 ans de prison pour avoir tenté de renverser l'ordre constitutionnel. Ces manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes, telles que Brasília, Rio de Janeiro et São Paulo, et ont été organisées par diverses associations de gauche.
La colère des manifestants s’est intensifiée après qu'une majorité au sein du Parlement brésilien a envisagé une proposition de loi pouvant réduire la peine de Bolsonaro à seulement deux ans. À Rio, près de 19 000 personnes ont envahi la célèbre plage de Copacabana, brandissant des pancartes avec des slogans tels que « Pas d’amnistie » et « Le Congrès, ennemi du peuple ». Des figures emblématiques de la musique brésilienne, telles que Caetano Veloso et Gilberto Gil, ont également montré leur soutien lors des manifestations.
« Nous nous battons pour la démocratie, pour les droits des femmes et pour l’avenir de notre pays », a déclaré Fernanda Torres, actrice et militante, sur une scène improvisée à Rio. Elle a évoqué l'importance de défendre les valeurs démocratiques face à la menace représentée par des figures comme Bolsonaro.
Les manifestations se sont également intensifiées à São Paulo, où environ 14 000 personnes se sont rassemblées sur l’avenue Paulista. « Nous sommes ici pour rappeler que les putschistes doivent être tenus responsables de leurs actes », a affirmé Keit Lima, une conseillère municipale. Les manifestants ont exprimé leur détermination à lutter contre toute tentative d'amnistie.
Au cours de son mandat, qui a duré de 2019 à 2022, Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d'avoir conspiré pour maintenir son pouvoir de manière autoritaire, quel que soit le résultat des élections de 2022. Ce plan avorté a été attribué à un manque de soutien militaire, selon les procureurs. Bolsonaro, quant à lui, continue de clamer son innocence, évoquant une « persécution politique » de son ancien adversaire et actuel président, Lula.
Des observateurs s'accordent à dire que la situation politique au Brésil reste tendue, et que la mobilisation populaire pourrait jouer un rôle crucial dans la défense des institutions démocratiques. Selon l'analyse du journal O Globo, ces manifestations illustrent un regain d'engagement civique face aux menaces potentielles sur la démocratie.







