Une scène inquiétante s'est déroulée samedi dernier à Saint-Maur, dans l'Indre, lorsque des automobilistes ont été témoin d'un tir tragique sur un sanglier, filmé par une passante, Lucie. Piégée dans la circulation, elle a voulu capturer un moment innocent pour ses enfants, mais sa caméra a au final enregistré une exécution brutale. « J'ai vu un homme sur la route avec une arme, et soudain le coup de feu a retenti. Ça m'a profondément choquée », confie-t-elle. Elle ne s'est jamais intéressée à la chasse, et l'aspect soudain et dramatique de la situation a bouleversé sa vision de la ruralité.
La vidéo, devenue virale, a provoqué un tollé, suscitant des réactions variées, de ceux qui défendent la cause animale à ceux qui soutiennent les pratiques de chasse. Lucie, bien qu'elle se désigne comme neutre dans ce débat, s'interroge sur la sécurité de l'opération. « Tout incident avec un ricochet aurait pu avoir des conséquences désastreuses », ajoute-t-elle.
Contacté par Le Parisien, Laurent Gandillot, président de la Fédération des chasseurs de l’Indre, a tenté de justifier l’action des deux chasseurs présents. Selon lui, le sanglier avait été blessé lors d'une chasse précédente, et le chasseur aurait agi pour éviter une éventuelle catastrophe sur la route. Un argument qui, bien que compréhensible, soulève des questions éthiques sur le traitement des animaux blessés en milieu urbain.
« Que se serait-il passé si le sanglier s'était retrouvé sur la route sans intervention ? » s'interroge Gandillot, en affirmant que laisser une situation à l'abandon aurait pu causer un accident. Toutefois, cet événement met en lumière des manquements potentiels aux règles de sécurité, notamment en ce qui concerne le port de vêtements de signalisation pour les chasseurs et le tir sur la voie publique.
Notons que la procédure n’est pas sans précédents ; plusieurs experts en sécurité routière et en protection animale s’accordent à dire qu’une telle méthode d’intervention mérite d’être réévaluée. Selon le site Nouvelle République, l’enquête est active et vise à déterminer si des infractions graves ont été commises.
Le chasseur, âgé de 76 ans, a été temporairement placé en garde à vue, tandis que la recherche d'une meilleure gouvernance dans les pratiques de chasse et son encadrement approprié devient un sujet de préoccupation croissant dans des zones rurales où la coexistence entre l'homme et la faune reste délicate.







